Schtroumpf-fanzine
Yoko dans les médias

Schtroumpf-fanzine

Voici un article paru dans le fanzine Schtroumpf-fanzine (éditions jacques glénat) N°25 d’octobre de décembre 1978. Cet article nous a été envoyé par Richard Gendron.
Attention il nous manque le haut de la deuxième page (remplacé par des XX. Cet article est tiré d’une photocopie, donc la photo n’est pas de très bonne qualité. Si vous avez cet article en meilleure qualité n’hésitez pas à nous l’envoyer.
Mise à jour le 30/03/2021, on a finalement pu se procurer le Schtroumpf-fanzine en question et donc pu compléter cet article.
Vous pouvez aussi consulter les images originales de l’article dans notre galerie.

Radioscopie d’un personnage en quête de réalité

La frontière de la vie

Yoko Tsuno
Roger Leloup aura attendu plus de quinze ans avant de saisir enfin l’occasion de mettre au monde une héroïne en qui il puisse incarner ses obsessions, ses craintes, ses espoirs et ses fantasmes premiers. Au cours de cette longue gestation, sa technique se sera affinée et le long cheminement de sa sensibilité aura débouché sur une âme nouvelle. Avec Yoko Tsuno, Leloup est né une seconde fois. Et avec cette renaissance qui a coïncidé avec sa maturité s’est établi le principe qui régira l’univers graphique du créateur: conjuguer un maximum de sérieux dans l’information avec les élans d’un humanisme résolu.
L’oeuvre de Leloup démontre des prouesses d’équilibre entre le réel et le fictif, dans un esprit souvent plus proche de Jacobs que d’Hergé, puisqu’il faut parler d’« école belge ». C’est que le personnage de Leloup, une scientifique à l’instar de Mortimer, possède cette qualité rare parmi les héros de bande dessinée : l’intelligence.
Humain, trop humain.
Il n’y a pas de désordre chez Leloup. Même le mal est bien à sa place, dans des limites admises. C’est que Leloup, dans sa quête d’équilibre, veut refuser toute démesure, tout autre niveau de décryptage que le premier. Au monde réel à se plier à son image : telle est l’exigence de sa poésie. Cette volonté, on la retrouve aussi chez d’autres, mais, là où leurs personnages parfois étouffent, Yoko Tsuno triomphe. Telle est la force de sa candeur.
Dans son horreur poétique de la machine – celle qui détruit et non celle qui donne vie -, Leloup invite à une juste réflexion. La science est la meilleure et la pire des choses. Les entités puissantes et maléfiques contre lesquelles se dresse Yoko ne sont souvent que des représentations déviantes d’une humanité guère plus machinale que la nôtre. Ses Titans ne sont, dans leur perfection d’insectes, que des prototypes sophistiqués de l’Homo urbanus. Leloup se place en cela à mi-chemin entre une science-fiction traditionnelle, humaniste et suppôt de l’évolution techni­que, et les visées de la fiction spéculative, plus radicalement penchée sur la nature de l’homme et de son écosystème.
Électronique et vieilles légendes.
Yoko Tsuno enferme en elle un carrefour d’atmosphères qui se mêlent à envi et jamais ne se heurtent. La Martinique, la planète Vinéa, le centre de la Terre, les plateaux d’Afghanistan, le Japon ou les décors nocturnes de petites villes médiévales allemandes se succèdent le plus naturellement du monde. Leur parfum est le même. Et leur unité est à la mesure de la fusion qui noie Roger Leloup et sa fille spirituelle.
Une symbiose rare préside aux relations de l’auteur et de sa créature. Il y a du Galatée, là-dessous. C’est que Yoko Tsuno a pris vie. Yoko existe, et nous l’avons rencontrée. A travers chaque aventure, chaque expression de son visage, larme ou sourire, s’est précisé un personnage à la personnalité fascinante. Une statue qui a réellement accédé à la vie : phénomène trop peu

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C'est Moi

Un commentaire

  • Choupette

    C’est un fait, une demi-heure de rêve, comme le dit l’auteur de Yoko. Mais pour beaucoup ce sont des histoires qui marquent ! Elles ont un sens, une morale, un réalisme frappant et absolument GÉNIALES !
    Pourquoi je dis cela ? Simplement que la demi-heure de rêve ne vient pas en lisant la bande-dessinée, mais, plutôt, elle suit la lecture ! En lisant, il est vrai, nous sommes plongés dans le monde fantastique et magique (et réel) de Yoko, mais lorsque nous arrivons à la dernière page et que nous fermons la couverture, le rêve s’installe et là, nous sommes envoûtés par le merveilleux du monde de Yoko ! Alors, j’abonde dans le sens de l’auteur, mais là où je diffère en opinion (tout à fait positive…) c’est le moment de cette demi-heure de rêve !
    Le moment d’évasion de notre esprit est le moment où nous fermons le livre pour laisser le monde magnifique de Yoko nous envahir !
    Je me rappelle quand j’étais un peu plus jeune, Yoko me fascinait. Elle trouvait toujours LA solution. Je peux vous dire que j’en ai rêvé pour toute une vie de ce personnage ! Elle est le rêve et en plus, c’est rêver éveillé, c’est encore plus merveilleux !
    Merci pour ces moments d’évasions magnifiques !

    Choupette

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