Articles Spirou

Cette rubrique regroupe les articles parus dans le magazine Spirou.

  • Spirou N°3899
    Articles Spirou

    Spirou N°3899

    Merci à Mich pour cet envoi.
    Cliquez ici pour consulter l’article scanné.


    Voici un article d’Hugues DAYEZ pour la rubrique “Les aventures d’un journal” tiré du Spirou N°3899 du 2 janvier 2013.

     

    En lançant la nouvelle formule pour les 70 ans de SPIROU en avril 2008, le nouveau rédac¬
    teur en chef Frédéric Niffle instaurait, en page 4 du journal, une nouvelle rubrique : une interview des auteurs de la grande série à suivre pré¬
    sentée en large chapitre en début du journal. Pro¬
    gressivement, cette page d’introduction s’est muée en interview “making of’, les dessinateurs et scéna¬
    ristes commentant librement le processus d’élabora¬
    tion des séquences de leurs albums.

    Un making of pour fêter les 35 ans de Yoko Tsuno

    En réalité, ce principe avait déjà été mis en pra¬
    tique trois ans plus tôt, en mai 2005, pour célébrer le retour d’une Japonaise très aimée des lecteurs, Yoko Tsuno. Anticipant de quelques mois le 35e anniver¬
    saire de l’héroïne (Yoko est apparue pour la première fois en septembre 1970 dans SPIROU), le rédacteur en chef Patrick Pinchart et son adjoint Olivier Van Vaerenbergh décident d’accompagner la prépublica¬
    tion du 24e album de la saga,
    Le Septième Code d’une série d’articles intitulée L’aventure d’une aventure pendant
    toute la durée de cette parution en épisodes,

    soit pendant douze semaines ! Avec force croquis, crayonnés et vignettes issus des différents al¬
    bums , ces articles vont, pour la première fois, faire véritable¬
    ment découvrir le perfection¬
    nisme méticuleux de Roger Leloup. Un perfectionnisme qui le place d’ailleurs parfois dans une situation délicate : «Mon drame avec
    Yoko, c’est que les détails y sont tellement réa-

    listes que les lecteurs ont l’impression que tout est vrai » explique-t-il. « Or, il faut laisser une place au rêve. Je ne représente pas systématique¬
    ment la réalité, beaucoup de choses sont inventées. »
    Le Septième Code est un épisode important dans la saga de la charmante Nippone : c’est dans cette aven¬
    ture que Yoko Tsuno fait la connaissance d’Émilia, une adolescente qui ne l’a plus quittée depuis. « De nombreuses lectrices me faisaient part de leurs émo¬
    tions quand elles lisaient les aventures de Yoko, étant ados » avoue Leloup. « Lentement, l’idée a germé en

    moi. Et le personnage de cette nouvelle héroïne s’est imposé. » Si Yoko est sage et posée, Émilia, c’est tout l’inverse : elle est frondeuse et impulsive. « Émilia a un caractère bien trempé » poursuit l’auteur. «Elle est très spontanée, comme beaucoup de jeunes filles de cet âge. Je n’ai d’ailleurs pas eu à aller très loin pour imaginer sa personnalité, il m’a suffi d’observer

    À l’instar de ses aînés Hergé ou Jacques Martin, on découvre que Leloup
    effectue un crayonné très poussé et très clair avant de passer à l’encrage.

    ma famille ! J’ai voulu lui donner un tempérament fort, capable de seconder Yoko mais aussi de la dépasser quand c’est nécessaire. »

    Âgé de 72 ans lorsqu’il réalise Le Septième Code, Roger Leloup connaîtra presque une deuxième jeu¬
    nesse en adjoignant ce personnage d’Émilia à Yoko. Et avec cette série d’articles, les lecteurs ont le senti¬
    ment de rentrer dans l’intimité d’un créateur discret, et qui perpétue une tradition d’une bande dessinée solidement documentée, à l’image de celle d’Hergé dont il fut, faut-il le rappeler, l’assistant.
    HUGUES DAYEZ

     

  • Articles Spirou

    Peut-on remonter le temps?

     

    Voici un article paru dans le magazine Spirou N°2189 datant de 1980. Merci à Stephan.

     

    La nouvelle aventure de YOKO TSUNO, que vous allez découvrir à la page suivante, s’intitule LA SPIRALE DU TEMPS. Je peux vous le dire, car j’ai vu les prochaines planches de cette histoire (hé, hé) : Roger LELOUP va vous étonner par sa manière d’interpréter la machine à remonter le temps.
    Reste la question fondamentale : la machine à remonter le temps est-elle possible ou ne sert-elle qu’à peupler les rêves de savants farfelus ?
    Les « pour »
    et les « contre »
    Le gros argument contre s’est basé longtemps sur la physique. Le principe du voyage dans le temps se base sur la vitesse de la lumière. On sait que la lumière se déplace dans l’espace à une vitesse de 300.000 km à la seconde. Ce qui signifie qu’une lumière allumée en un point A sera perçue, une seconde après, en un

    point B situé à 300.000 km du point A. Par conséquent, si un engin parvient à se déplacer à plus de 300.000 km à la seconde, il arrivera au point B avant d’avoir quitté le point A ! Bon. j’arrête de me prendre pour un prof de physique… Le gros argument « contre », c’est que l’engin devrait se déplacer à une vitesse telle qu’aucun métal ou matériau connu à ce jour ne résisterait à la chaleur (le prof de physique : le frottement de l’air sur un métal se transforme en chaleur).
    Mais celle objection est balayée par un argument « pour » : rien n’empêche de croire qu’on ne trouvera pas un jour l’alliage miracle permettant de résister à des températures inouïes. On croit dans les bienfaits de la science ou pas…
    L’objection majeure
    Ben. oui… Il y a une objection majeure. Si, dans l’avenir, nos arrière-arrière-arriére-petits-en-

    fants seront parvenus à construire la machine à remonter le temps, comment se fait-il qu’ils n’aient pas eu la bonne idée de s’arrêter à notre époque ?
    De deux choses l’une : ou bien il est impossible de construire une machine à remonter le temps, ou bien nos descendants n’ont pas eu le temps de la mettre en chantier, ce qui implique que le genre humain aurait disparu dans un avenir relativement proche ou serait retombé à un état demi-sauvage ? Brrrr…
    Et si pourtant ?…
    Il reste que nous ne sommes qu’à l’aube de découvertes capitales sur les relations qui existent entre le temps et l’espace. N’at-on pas parlé des fameux trous noirs, dont on ne sait presque rien, ce qui permet de dire que tout y est possible…
    Quoi qu’il en soit, rendez-vous dans l’avenir ! Ou dans le passé. Et de toute manière, avec YOKO !

  • Naissance de Yoko Tsuno
    Articles Spirou

    La Naissance de Yoko Tsuno

    Voici un article tiré du journal Spirou N°2132. Il date du 22 février 1979 et est signé de Fantasio, c’était à l’époque la sortie de la Lumière d’Ixo. Signalons au passage, un doute sur Monsieur Bouffu de Francis Bertrand, cité dans cet article, il s’agit plutôt de Monsieur Bouchu. Merci à Renaud, pour cet article.
    Quelques chiffres : 1933, naissance de Roger Leloup à Verviers (Belgique). Etudes d’arts décoratifs et de dessin publicitaire. 1955 : il entre au studio Hergé. 14 années : pendant lesquelles il collabore aux séries « Tintin » et « Alix ». 1968 : pendant la nuit de Noël, il crayonne un personnage. C’est la
    première esquisse de Yoko Tsuno. 1969 : départ du studio Hergé. Collaborations avec Francis Bertrand (« M. Bouffu », « Les Penseurs de Rodin » pour le journal J2), et Peyo, dont il anime les personnages de Jacky et Célestin, ceux-là mêmes dont vous avez pu lire les aventures dessinées par Walthéry.1970 première aventure de Yoko sur scénario de
    Maurice Tillieux.
    J’ai presque honte à vous présenter Roger Leloup. Devrais-je encore insister sur son sens du détail vrai, de la vraisemblance des scénarios, de la méticulosité des décors ? Il ne s’agit pas de se perdre dans des exercices d’autosatisfaction spiroutienne. Quelques documents valent mieux que toutes les phrases, les rétrospectives ennuyeuses.
    Roger Leloup: «Alors que je dessinais “Jacky et Célestin”, j’avais créé le personnage d’un Japonais bète et adipeux. Il avait inventé une araignée volante (thème dont je me suis servi plus tard pour les aventures de Yoko) ; il ne savait qu’en faire et Jacky se proposait de l’aider. Mais il manquait un élément de liaison entre le Japonais et mes héros : je lui adjoignis une s?ur. C’était l’ancêtre de Yoko, dont le nom m’a été inspiré par l’actrice de cinéma Yoko Tani. »
    «A la Noël 1968, mes enfants souffraient d’une intoxication alimentaire. Un réveillon raté. J’ai crayonné un personnage : Yoko. Un an plus tard, à la veille de Noël, Monsieur Dupuis a accepté qu’elle devienne une héroïne du journal de Spirou. Le 24 septembre 1970, elle débutait sa carrière ! »
  • Articles Spirou

    La Mode Yoko

    Voici un petit article extrait du Spirou n°2244 du 16 avril 1981. C’est dans ce numéro qu’apparait le première planche de La proie et l’ombre.

    La maquette du Chateau de Cécilia
    La semaine dernière, on vous faisait découvrir les œuvres de nos lecteurs maquettistes. Les Petits Hommes, le Scra-meustache : ils vous inspirent particulièrement !
    Yoko Tsuno, dont on fête le retour cette semaine et la parution de son dernier album LA SPIRALE DU TEMPS, a elle aussi ses fervents admirateurs. Ils rivalisent d’ingéniosité lorsqu’il s’agit de reproduire les engins des Vinéens. Nous n’avons pas encore eu un modèle réduit de L’ORGUE DU DIABLE, mais on ne désespère pas.
    Maquettistes, à vos cartons, vos pots de colle !
    Pour le château que vous allez découvrir dans LA PROIE ET L’OMBRE, c’est trop tard : Roger Leloup, soi-même; l’a réalisé ! Roger Leloup, qui l’ignorait, est un amoureux du détail vrai. Lorsqu’il dessine un château, ce n’est pas n’importe quel château. Il sort
    La Mode Yoko
    droit de son imagination ! Encore faut-il que Leloup ne se perde ni dans les méandres de son imagination ni dans les couloirs de « son » château… « Le meilleur moyen, dit-il, c’est de construire une maquette. Là au moins, on roule sur le velours. » Le résultat, le voici.
    Quant à la mode Yoko pour ce printemps et une bonne partie de l’été, Roger Leloup l’a élaborée lui-même. C’est vrai, nous en avions assez de faire appel aux grands couturiers pour habiller nos héroïnes.
    Le dernier Yoko Tsuno ? Du cousu main !
    La mode printemps en 1981
    Recette
    Demandez au boucher de désosser un kilo de carré de porc, mais de ne pas le ficeler, prenez aussi les os.
    Faites tremper 175 g de pruneaux, dénoyautez-les. Etalez la viande, salez et poivrez l’intérieur, posez quelques pruneaux dénoyautés, roulez et ficelez. Faites dorer te carré de porc dans du beurra dans une cocotte ; lorsque tous les côtés sont dorés, mettez les os et mouillez d’un demi-verre de bouillon. Laissez cuire doucement pendant 45 minutes environ.

  • Articles Spirou

    Yoko à Bali

    tmp115-1.jpg
    Voici un article de Spirou, le numéro 2613, qui date de 1988, qui nous a été envoyé par Stéphan.En fait dans ce même numéro il y a un autre article, Les Abeilles de Roger Leloup.
    Notez aussi que les photos de cet article sont de Roger Leloup.
    BONS BAISERS
    DU SOLEIL LEVANT!
    Réjouissez-vous, honorables lecteurs : la délicieuse Yoko Tsuno est de retour avec Le Matin du monde. Plongez avec elle dans les affres du passé pour y sauver la vie d”une jeune fille. En page 5, une rencontre avec Roger Leloup San, le papa spirituel de Yoko.
    Dans ce numéro, vous découvrirez également la passion de Leloup pour les abeilles, et vous aurez l”occasion de remporter des ALBUMS de Yoko Tsuno.
    Sayonara.
    Spirou

  • Articles Spirou

    Le Monde selon Roger

    Voici un article paru dans le Spirou n°3138 du 3 juin 1998, dont vous pouvez voir la couverture en cliquant ici. Merci à Renaud pour cet envoi.

    N
    é à Verviers
    (Belgique), Roger Leloup a mis son immense talent au service de la Bande
    Dessinée, d’abord en collaborant avec d’autres grands noms comme Hergé,
    Jacques Martin, Peyo, Tillieux ; puis en créant son personnage fétiche : Yoko
    Tsuno.
    Depuis près de trente ans, Roger Leloup anime
    les aventures de l’électronicienne japonaise la plus célèbre, en lui
    construisant un univers d’une exceptionnelle richesse, dont la genèse ne
    peut s’expliquer que par la personnalité de Monsieur Roger. Spirou lève un
    coin du voile sur les multiples facettes de ce touche-à-tout de
    génie.
    ASIE j’ai toujours été fasciné
    par l’Asie. Quand j’étais jeune, il y avait cette actrice… Yoko Tani, je
    l’aimais beaucoup. Elle avait ce côté un peu
    Mes
    rêveries m’ont toujours porté vers le Tibet, l’Asie
    Centrale…
    réservé et, déjà, s’appelait Yoko. Ma
    fille adoptive est coréenne… Bref, mes rêveries m’ont toujours porté vers le
    Tibet, l’Asie Centrale… Mais Yoko n’est pas née directement de cette
    fascination. En fait, quand j’ai créé la série, je voulais un trio, une
    équipe de télévision. C’était l’époque de l’avènement des transistors
    au Japon et j’ai tout naturellement pensé à une Japonaise pour le rôle de la
    script.
    AMITIÉ L’amitié a un rôle essentiel dans la
    série. De mon temps, il n’y avait pas d’amitié crédible entre une fille et un
    garçon. L’amitié, pour moi, ça se déclinait uniquement au masculin.
    jusqu’au jour où, tardivement,
    je me suis lié d’amitié avec une jeune fille.
    Attention, hein : une vraie amitié ! J’ai alors découvert qu’il y avait
    autre chose que la camaraderie franche et virile car l’amitié au féminin
    est toujours nimbée de tendresse
    AUTEUR C’est une mention sur un
    contrat, en général. Pour moi, en BD, ii y a trois catégories d’auteurs : les
    auteurs complets, qui font tout en solitaire, les spécialistes (dessinateur ou
    scénariste… et ceux qui font travailler les autres et signent les planches.
    Cette dernière catégorie n’a rien à voir avec les studios.
    Moi, par exemple, j’ai travaillé
    pour le studio Hergé où je gagnais très bien ma vie… Non, je pense à ceux qui
    utilisent des “nègres” à des conditions douteuses et accaparent ainsi des
    qualités qu’ils n’ont pas. C’est de l’exploitation pure et simple.
    BRUGES Superbe ville. La
    première fois que j’y suis allé, en 1954-55, j’ai trouvé la ville grise et
    terne. Puis, tout à coup, il s’est mis à neiger et tout est
    devenu féerique. On se serait cru dans
    un Bruegel. S’il y a une ville où j’aimerais habiter, c’est Bruges. Pour
    L’Astrologue, j’avais imaginé une histoire qui se déroulerait à Venise,
    puis j’ai décidé de la transposer à Bruges, qui est bien plus
    mystérieuse.
    CARREIDAS 160 Ma plus
    célèbre maquette reste sans doute l’avion du milliardaire de Vol 747
    pour Sydney
    . Hergé voulait faire une histoire avec un avion et il savait que
    c’était une
    Le partrouilleur de la
    Porte des âmes.
    de mes passions… je faisais de
    l’aéromodélisme depuis l’âge de 14 ans… J’ai donc réalisé une maquette en
    bois, un “éclaté”, le pendant en dessin technique de l'”écorché” de nos cours de
    biologie. Le reste appartient à l’Histoire de Tintin…
    Le “Colibri” de Yoko

  • Le Magnétoporteur Existe...
    Articles Spirou

    Le Magnétoporteur existe…

    Voici un article intitulé Le magnétoporteur Existe… de Charles Jadoul du journal Spirou N°1760, qui date du 6 janvier 1972. Vous pouvez consulter l’article original scanné en cliquant ici pour la page 32 et ici pour la page 33.
    L

    a réalité court de plus en plus sur les talons de la science-fiction. Toutes les prévisions d’un Jules Verne sont aujourd’hui dépassées. L’étrange et merveilleuse machine imaginée par Roger

    Leloup pour transporter Yoko Tsuno et ses amis dans les entrailles de la Terre vous a sans doute fait rêver… et pourtant… la réalité dépasse décidément la fiction ! Jugez-en !
    Le Magnetoporteur existe...
    Le trio de L'Etrange
    T

    OUT change, tout bouge. Le progrès a le mors aux dents- Pourtant, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes techniques. Prenez l’automobile. Elle est devenue un fléau dans notre monde occidental. Elle pollue l’air, fait infiniment plus de victimes à elle seule que tous les autres moyens de transport réunis et elle coûte cher. Non seulement a ceux qui l’acquièrent et la font rouler, mais au Trésor public, contraint l’entretenir un réseau routier pléthorique et de construire en toute hâte des kilomètres d’autoroutes qui, aussitôt achevées, sont déjà insuffisantes. Nos villes sont éventrées, défigurées par les voies de pénétration rapide et les parkings monstrueux. Les citadins étouffent. Chaque jour, d’énormes embouteillages bloquent les usagers des heures de pointe. El pourtant, il y a chaque jour davantage de voitures en circulation. A l’heure ou presque tout le monde est motorisé, il n’est plus rare de voir des ménages possédant deux, voire trois voitures. Le temps viendra — et plus tôt que d’aucuns le pensent — où tout le système routier sera bloqué. Où toute circulation sera impossible…

    A

    UTOROUTES urbaines, zones bleues, parkings de dissuasion, sens uniques et limitations de vitesse ne sont que des palliatifs. Il n’exista qu’un moyen, un seul, d’éviter embolie du réseau routier : la suppression de la voiture particulière et le retour à l’utilisation généralisée des transports en commun. Cela, il y a longtemps que les experts le savent. El savent qu’il faudra, un jour, s’y décider.

    De leur côté, les industriels ne restent pas inactifs. Tandis que tes ingénieurs s’évertuent à rendre la voiture de plus en plus perfectionnée et bon marché, d’autres bureaux d’études se penchent sur ce que sera le véhicule de demain. L’aviation n’est pas la seule à avoir connu un développement spectaculaire, lent dans le perfectionnement des appareils que dans l’accroissement du trafic Les chemins de fer, qui finiraient en décadence, semblent reprendre du poil de la bête grâce aux rapides confortables et à diverses innovations, comme l’Aéro-train et le Turbo-train. La puissance de traction actuelle est telle qu’on ne pense plus en taux de pente, mais en rayon de courbe. Alors qu’on n’a pas cesse de supprimer des lignes depuis la guerre, voilà qu’on se met a en créer de nouvelles, comme Paris-Lyon, par exemple. C’est bon signe.
    Beaucoup de villes creusent des réseaux métropolitains; celles qui en possédaient déjà — souvent depuis le siècle dernier — modernisent leur matériel et créent de nouvelles lignes…
    Un compromis.
    Tous ces progrès, aussi spectaculaires soient-ils, ne réussissent pas — et ne réussiront pas — à résorber un trafic automobile qui s’enfle de plus en plus démesurément et court vers sa propre perte pour cause de prolifération.
    II existera toujours, certes, des véhicules particuliers. Médecins, dépanneurs en tous genres, pompiers, ambulanciers, policiers et informateurs — pour ne citer que ceux-là — devront par définition conserver leur liberté de circulation On peut par contre prévoir la suppression des transports routiers aux longs cours et, parallèlement, la subsistance d’un indispensable et important service local de distribution de marchandises. II est possible que certains produits soient d’ailleurs bientôt acheminés par transporteurs à bandes roulantes, par circuits pneumatiques ou par de vulgaires conduites. On peut aisément imaginer que toute la distribution des hydrocarbures se fasse à l’aide d’oléoducs se ramifiant en conduites particulières. On le fait bien pour le gaz et pour l’eau…
    Reste l’usage privé, qui sera tôt ou tard débarrassé de sa voiture personnelle, qu’il soit représentant, travailleur allant et revenant de son lieu d’occupation, ou simple promeneur du dimanche. Qu’il se rassure, on pense à lui.
    Il bénéficiera tout d’abord — et dans un temps pas très lointain de puissants moyens de communication à côté desquels l’unique système actuellement répandu, le téléphone, semblera tout à coup préhistorique. Grâce au vidéo-téléphone, de nombreuses professions pour lesquelles un contact visuel est nécessaire, deviendront sédentaires, ou presque. La plupart des représentants pourront travailler à domicile ou au siège de l’entreprise. Grâce au terminal d’ordinateur, la plupart des démarches si nombreuses de la vie courante pourront se faire d’un fauteuil. Plus besoin de passer à la banque, au bureau des contributions, au centre d’achats. Du moins, plus aussi souvent. L’ère du pousse-bouton se dessine et révolutionnera notre vie beaucoup plus tôt que nous le pensons.
    N’empêche qu’il faudra toujours se déplacer. La grande majorité des automobilistes d’aujourd’hui sera-t-elle condamnée à utiliser exclusivement les transports en commun… ou les taxis? II semble que non. Car quelles que soient les améliorations que connaîtront les réseaux publics, ils n’auront jamais ni la fréquence ou la souplesse voulues pour répondre à tous les besoins. La solution de l’avenir doit prévoir un compromis entre le véhicule individuel que nous connaissons — et dont la plupart des utilisateurs ne se servent qu’une heure ou deux par jour en moyenne, et souvent même beaucoup moins — et la facilité des déplacements individuels.
  • Articles Spirou

    Les Abeilles de Roger Leloup

     

    Roger Leloup présentant un cadre de Ruche.

    Les Abeilles de Roger Leloup

        Se sentant un peu seul, Roger Leloup a adopté 80 000 abeilles. Pourtant c’est très éprouvant pour les nerfs d’être survolé par une escadrille de 80 000 abeilles! En un rien de temps et sans beaucoup d’efforts, ces aimables petites bêtes pourraient vous transformer en un homme (ou une femme) élépant particulièrement gâtée(e) par la nature…

     

         Roger Leloup: “J’adore les insectes depuis que je suis petit. J’ai commencé par collectionner les fourmis… J’avais construit des fourmilières artificielles! J’ai aussi collectionné les papillons et les coléoptères. Les abeilles, c’est venu à l’époque où j’ai dessiné la première histoire de Yoko. Je m’en suis inspiré pour créer le monde des Vinéens. ce qui me fascine, c’est l’étude de la socièté de l’abeille. cela dit, j’avoue que quand j’ai ouvert pour la première fois le plafond de ma ruche que j’ai sorti les cadres et que je me suis trouvé face à 30 000 abeilles, j’ai été impressionné.”

         Roger Leloup a trois ruches. A peu près 80 000 abeilles. Selon lui, cela ne représente pas grand-chose.

    “Dix mille abeilles font un kilo. Disons, si c’est moins impressionnant, que je suis propriétaire de huit kilos d’abeilles! Je ne fais pas l’élevage d’abeilles pour avoir du miel. Encore qu’elles m’en aient déjà donné vingt-huit kilos! C’est toujours bon à prendre….”

         On peut se demander ce qu’il y a de si passionnant à observer des abeilles.

         “Ca vole, c’est propre, c’est indépendant, mais ça revient toujours à la ruche. elles forment une communauté parfaire. Leur vie communautaire et leur organisation me fascinent. Il y a une âme dans une ruche, c’est ce qui m’intéresse.

     

         “C’est ma ruchette d’expérimentation. Elle est installée dans mon bureau et est reliée à l’extérieur par un petit tube qui permet la sortie des butineuses…”

         Le monde de l’abeille est un monde implacable où il n’y a pas de place pour des faibles. Quand les mâles deviennent inutiles, on ne les nourrit plus, c’est une façon élégante de les éliminer. Et si la reine devient moins féconde, on l’expulse. Il n’y a que ce qui est fonctionnel qui est accepté dans la ruche…

    Quand j’ouvre le toit de ma ruche, je me trouve propulsé au coeur d’un autre monde, au milieu d’une communauté bien structurée, parfaite. Et c’est cela qui m’enchante…”

    Propos recueillis par Luce

    Yoko remonte la ruche

         Dans ” Du miel pour yoko”, notre héroïne a eu affaire à des abeilles porteuses de microfilms! (Album “Aventures électroniques“).

    Extrait du Spirou 2613 page 11

     

     

    Vous pouvez télécharger l’original de l’article ici.

  • Articles Spirou

    Yoko de Charme et de Coeur

    Pour le vingtième anniversaire de Yoko, Spirou avait consacré un numéro spécial Yoko Tsuno à cet évènement. Dans ce numéro (N°2760 du 6 mars 1991), qui publiait les 2 dernières planches des Exilés de Kifa, on trouvait ce dossier «Le 20e printemps» ainsi que les 30 cartes questions du Jeu des planètes qui allaient être fourni avec l’album.

    YOKO DE CHARME ET DE CŒUR

    C’est en 1968, la nuit de…Noël, que Roger Leloup esquissa pour la première fois le délicat minois d’une jolie japonaise. Ainsi s’amorçait, comme un conte de fées, la brillante carrière de l’une des plus célèbres héroïnes de la bande dessinée: Yoko Tsuno.
         Son papa n’était pas un débutant. Formé à la dure école d’assistant chez Jacques Martin (le dessinateur d’Alix, pas l’autre!), puis chez Hergé en personne, il devint, en quinze années de travail dans l’ombre, un spécialiste des décors et des dessins techniques: les avions de “l’île noire”, c’était lui; la gare de Nyons dans “L’affaire Tournesol”, également. Comme de nombreux travaux ingrats qui lui apprendront la rigueur du métier.
    Jet Carreidas 160
    Tous les tintinologues reconnaîtront cet écorché. Il s’agit du jet du milliardaire Carreidas, dans “Vol 714 pour Sydney”. Roger Leloup, on le voit, ne faisait pas les choses à moitié! Un souci minutieux du détail qui ne le quittera jamais.
    C’est grâce à sa rencontre avec Peyo, qui l’emprunta à Hergé, qu’il atterrit chez Spirou (A vous de deviner quelles pages des Schtroumpfs il réalisa!). Yoko était apparue, une première fois, comme personnage secondaire dans une série peu connue de notre grand schtroumpf: Jacky et Célestin. La jeune fille avait enthousiasmé Roger Leloup au point qu’il prit, d’une main, son courage, et de l’autre, une première ébauche du “Trio de l’Etrange” et qu’il alla frapper à la porte des Edîtions Dupuis, Son projet fut accepté la veille de… Noël 1969 !
    Pol et Vic
    La première mouture de Vic et Pol, qui devaient à l’origine être les personnages principaux de récits fantastiques.
    Yoko Esquisse
    Telle était Yoko Tsuno – première version – en 1968. Elle était alors la soeur d’un électricien japonais gros et flasque.
    Un an plus tard, Yoko faisait sa première apparition dans Spirou. Le 24 septembre 1970, exactement vingt années avant le démarrage des “Exilés de Kifa”. Un nouveau nom apparaissait au panthéon des rares héroïnes de la BD. L’immense succès, qui accueille depuis chacun de ses albums, annonce qu’elle y restera encore longtemps. Le conte de fées n’est pas près de s’interrompre.
    Spirou N°2760 Page – 5